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Brigitte Dionnet

Doctorante

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (ED 113)

Portrait du membre

École d’histoire de la Sorbonne – UFR09 (IHMC-IHRF)
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
17 rue de la Sorbonne, 75231 Paris Cedex 05

Thèse

Sujet de thèse : Politique et pauvreté des femmes dans Paris, 1789-1804

Directeur de recherche : Pierre Serna

Date de première inscription : octobre 2019

Interventions et communications

14 juin 2024 : Co-organisation du colloque « Femmes, matrimoine et révolution : une nouvelle perspective ? » et intervention sur « Quand la parole des femmes pauvres construit le changement de société ».

10 décembre 2022 : « La Révolution française à l’aune de la parole des ouvrières des ateliers de filature » lors de l’Atelier doctoral ED 113 sur « L’écriture de soi dans les sources historiques ».

5 juillet 2022 : « Indigence et citoyenneté des femmes : deux termes antinomiques ? », pour l’École doctorale de l’IHMC-IHRF, Sorbonne.

27 juin 2022 : « Comment et pourquoi écrire l’histoire de la Pauvreté ? “Ce que l’histoire des femmes pauvres dit de l’Histoire de la Révolution française” », dans le cadre de la journée d’études organisée par le groupe de recherches pluridisciplinaires ATD / Quart-monde, Paris 1 Panthéon-Sorbonne et l’IHMC-IHRF, Sorbonne.

9 avril 2022 : « 1790-1795 : D’un travail trouvé à un lieu de travail perdu ! », dans le cadre de la journée d’étude des doctorant·e·s de l’AFHMT, « Perdre son travail, quitter son travail ».

Résumé de la thèse

Cette présentation a été publiée dans la lettre d’information de l’IHMC de janvier 2023.

La thèse de Brigitte Dionnet a pour objectif de mieux connaitre l’agentivité des femmes, au sein du processus révolutionnaire, en s’attachant en particulier aux plus pauvres d’entre elles, la plupart travailleuses, soumises aux inégalités de salaire ou d’emploi. Au fil du dépouillement des archives des AN, de celles de la Préfecture de police de Paris ou de l’Assistance publique, on découvre combien la situation de pauvreté des Parisiennes est loin de la qualification d’indigence que leurs contemporains leur ont attribuée, mais aussi la manière dont leur citoyenneté s’exerce. Malgré la difficulté à les trouver dans les notices, où leur existence est rarement mentionnée, la réalité de leur vécu et de leur parole ainsi retrouvées participent de la compréhension des enjeux politiques qui ont jalonné leur histoire.

L’exploration de la sous-série F/15 des Archives nationales permet de découvrir les types de secours qu’elles ont pu recevoir aux différentes étapes du processus révolutionnaire, ce qu’elles en disent et la façon dont elles le vivent. Souvent mères célibataires, elles se révèlent travailleuses et exigeantes à l’égard de leurs conditions de travail. Les ouvrières des ateliers de filature de Paris, ouverts pour les pauvres par la Constituante, ne cessent de revendiquer pour améliorer leur situation professionnelle en se mêlant aux débats politiques du moment. Par exemple, au printemps 1794, elles s’adressent ainsi au Comité des secours de la Convention : « c’est à vous Républicains que nous venons déposer nos peines et demander justice ». Les archives de la Préfecture de police, permettent de constater combien la maternité, célébrée comme atout révolutionnaire par la République, pouvait s’avérer pour elles source de grandes difficultés, conduisant nombre d’entre elles à confier leurs nouveau-nés à l’institution des « Enfants trouvés » ou à faire des déclarations de grossesse pour obtenir réparation des pères les ayant laissées seules.

L’étude des propos recueillis, des actions constatées et de leurs pétitions permet de démontrer leur intérêt pour le mouvement révolutionnaire en cours, leur agentivité se traduisant par une forme de militantisme original, dans lequel leurs revendications personnelles s’articulent à des revendications plus générales, comme l’illustre leur mobilisation sur les subsistances où elles contribuent au mouvement Sans-Culotte par leur spécificité.

La double peine qu’elles subissaient – par leur condition de genre et leur situation de pauvreté – était porteuse de révolution par leurs actes de résistance, mais aussi par leurs choix politiques. Cette thèse, en s’attachant à restituer la parole des femmes pauvres durant la Révolution française, participe d’une meilleure compréhension des enjeux politiques de celle-ci.

Publié le 24 octobre 2019, mis a jour le lundi 25 novembre 2024

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