Accueil > Vie scientifique > Séminaires > Séminaires 2017-2018 > Artl@s – Humanités numériques et mondialisation des arts
Salle de l’IHMC, 3e étage de l’escalier D
École normale supérieure
45, rue d’Ulm, Paris 5e
S1 et S2 (insécable), 6 ECTS Code GPS pour le diplôme de l’ENS : ARTS-MM-HAJP3-A
Le séminaire peut être validé également dans le cadre des masters "Histoire transnationale" et "Humanités numériques".
L’équipe d’Artl@s travaille depuis 2009 sur la mondialisation artistique, en alliant aux méthodes de l’histoire transnationale, des transferts culturels et de l’histoire sociale, des outils numériques et cartographique. Artl@s met en ligne en octobre 2017 une base mondiale de catalogues d’expositions aux 19e et 20e siècles.
Le séminaire se focalisera cette année sur la formation des jeunes chercheurs aux humanités numériques et aux approches transnationales (étude des circulations, problèmes de resémantisation et de transferts culturels, problématiques décoloniales).
Bases de données, webdesign et interaction numérique, analyse géographique et statistique, encodage de données OCRisées, reconnaissance de textes et d’images, problématiques de sauvegarde et de conversion numérique des données… : autant de sujets qui seront abordés toujours en lien avec des sujets concrets de recherche. Nous nous pencherons en particulier sur l’histoire des expositions et des biennales au 20e siècle, avec des invitations de chercheurs des quatre coins du monde.
Retrouvez tous les détails sur le site du programme Artl@s : http://artlas.ens.fr/fr/programme-du-seminaire-artls-2017-2018/
13 h 30 – 15 h 30
Cette première séance a pour but de fédérer l’équipe qui se réunira cette année dans le projet Artl@s. Les participants sont invités à se présenter chacun.e lors d’un tour de table – et à parler brièvement de leurs intérêts de recherche.
En un second temps les participants seront introduits au projet Artl@s, aux travaux et publications de l’équipe, et aux outils mis à disposition des chercheurs par le groupe, en particulier la base mondiale de catalogues d’expositions aux 19e et 20e siècles, et ses interfaces de saisie et de navigation.
13 h 30 – 15 h 30
Béatrice Joyeux-Prunel (ENS)
La cartographie n’est pas facile d’accès pour les historiens de l’art. Pourtant, elle s’avère très utile à la recherche, en particulier pour les approches internationales – et peut même éclairer des approches plus traditionnelles, monographiques ou iconographiques. Cette intervention présentera une perspective historiographique sur l’utilisation de la cartographie en histoire de l’art, avec un point de vue critique sur les résultats qu’on peut en espérer, et sur les manière de l’utiliser au mieux.
Venir avec :
13 h 30 – 15 h 30
Séance organisée par Béatrice Joyeux-Prunel (ENS), avec la participation de Julien Cavero, Léa Saint-Raymond, et Félicie de Maupeou (sous réserve).
Lancement des tests sur la base de catalogues d’expositions du projet Artlas. Présentation par Béatrice Joyeux-Prunel.
Présentation de l’interface cartographique numérique « Géomap » par Léa Saint-Raymond, Julien Cavero et Félicie de Maupeou.
Venir avec un ordinateur portable et s’assurer de disposer d’une connexion internet (comptes eduroam pour les extérieurs).
13 h 30 – 15 h 30
Béatrice Joyeux-Prunel (ENS)
Les catalogues d’exposition représentent une source fréquente pour l’histoire de l’art. Mais cette source n’est pas utilisée au meilleur de ses potentiels. Cette séance proposera plusieurs manières d’aborder le catalogue d’exposition – en partant de sa critique historique (l’exposition a-t-elle eu vraiment lieu ? à quoi sert le catalogue, et que permet-il de négocier ?) -, de l’utilisation ponctuelle à la mise en série et ses ouvertures sociologique, géographique et historico-critique.
Lecture préparatoire : Joyeux-Prunel, Béatrice and Olivier Marcel, « Exhibition Catalogues in the Globalization of Art. A Source for Social and Spatial Art History. » Artl@s Bulletin 4, no. 2 (2016) : Article 8 (http://docs.lib.purdue.edu/artlas/vol4/iss2/8/).
13 h 30 – 15 h 30
Elitza Dulguerova (INHA)
Cette présentation introduira la Biennale des jeunes artistes, dite « Biennale de Paris », qui eut lieu entre 1959 et 1985, à laquelle l’Institut national d’histoire de l’art consacre depuis cette année un programme de recherche. L’on s’intéressera aux enjeux de sa création, à la variété d’arts qu’elle accueillit, aux nombreuses transformations qu’elle a subie au fil des années, aux résistances et critiques qu’elle a pu provoquer, à ses principes de sélection et de représentation nationale et internationale, à sa place dans la vie culturelle en France et à Paris dans les années 1960-1980.
Un objet complexe et protéiforme comme la Biennale de Paris pose également des défis méthodologiques : devrait-on privilégier l’histoire des œuvres, des expositions, des institutions artistiques, des participations nationales, des échanges internationaux, des relations diplomatiques ? Peut-on tracer des problématiques diachroniques au-delà des particularités de chaque édition ? Faut-il restreindre l’analyse aux manifestations officielles ou aux activités en marge, si ce n’est en opposition à celles-ci ? Comment penser une biennale terminée mais encore récente, circonscrite dans une époque idéologiquement différente mais ayant partie liée au monde de l’art actuel ?
Elitza Dulguerova est maître de conférences en théorie et histoire de l’art contemporain à l’Université de Paris 1. En délégation depuis 2016 à l’Institut national d’histoire de l’art comme conseillère scientifique du domaine « Histoire de l’art du xviiie au xxie siècle », elle y dirige le programme « 1959-1985, au prisme de la Biennale de Paris » et organise un séminaire éponyme.
Son travail de recherche porte autant sur les avant-gardes russes que sur l’exposition comme enjeu artistique et social dans l’art du xxe et xxie siècles. Ces deux versants se rejoignent dans son livre Usages et utopies : l’exposition dans l’avant-garde russe prérévolutionnaire, Dijon, les Presses du reel, 2015. Elle a dirigé en 2010 un numéro thématique « Exposer/Displaying » de la revue Intermédialités.
13 h 30 – 15 h 30
Louis Gevart (docteur en histoire de l’Art)
Dans la Reconstruction, l’histoire de la sculpture européenne s’écrit sur les pelouses des jardins publics. À Londres en 1948, Arnhem en 1949 et Anvers en 1950, le rythme est lancé, avec des Biennales et Triennales dessinant les contours d’un musée imaginaire de la sculpture du xxe siècle, de Rodin au temps présent.
L’intervention revient sur notre analyse de ce phénomène des expositions internationales dans les années 1950 et de notre étude de leurs catalogues : quels « classiques » se sont imposé parmi les artistes du début du siècle ? quelles œuvres phares ont été liées au jardin ? Pour les artistes vivants, quelle « modernité » a été valorisée ? S’agit-il d’une création jeune, plurielle et internationale ou de maîtres déjà actifs dans l’entre-deux-guerres, trouvant dans le jardin l’occasion de se frotter à l’art monumental ?
Docteur en histoire de l’art de l’Université Paris Nanterre, Louis Gevart a soutenu en 2017 une thèse intitulée « La sculpture et la terre : histoire artistique et sociale du jardin de sculpture en Europe (1910-1968) » et dirigée par Thierry Dufrêne. Cette recherche a interrogé la notion de sculpture en plein air/sculpture de plein air, l’exposition de sculpture et ses évolutions dans un cadre privé (jardin de collectionneur ou d’artiste) ou public (pratiques muséales et politiques urbaines) ainsi que les circulations d’œuvres et d’idées dans l’Europe du Nord et de l’Ouest au XXe siècle.
13 h 30 – 15 h 30
Cecilia Fajardo-Hill
La session aura lieu en anglais et en français.
« I propose a discussion about the making of « Radical Women » during an 8 years research process. This talk will give firstly an overview of the type of invisibility and stereotypical approaches that women artists have endured in Latin America in the twentieth century, and particularly 1960-80s when contemporary experimental languages were being created. Secondly I will analyze how Radical Women is an exhibition that attempts to generate a crisis on the type of patriarcal historiography of art we write, and the type of narratives and exclusions we have perpetuated in exhibitions. I will also discuss some of the works in the show to analyze the differences and specificities, as well as visibilize the shared sensibilities, conceptual and political ideas, with women artists internationally. A final point will be to analyze the historical and ideological reasons why « Radical Women » is not titled « Feminist Women », i.e. what is the role of feminism in the radicality manifested in the exhibition. »
13 h 30 – 15 h 30
Attention : Cette séance se tient dans la salle Célan de l’ENS, et non la salle IHMC
Thomas DaCosta Kaufmann (Princeton University)
In history or art history, global or otherwise, documents, works of art, and actual surviving clothing provide information about the history of costume as in other aspects of the construction of history and art history. The history of trousers offers a very good example of how a world history of costume may be outlined by considering some aspects of the history of one piece of attire. This lecture suggests how tracing trousers from their origins to the present provides us with a comprehensive world history of costume as one element of what provides a marker of global costume. This tale may be seen as offering a stimulus to the construction of world history and art history.
13 h 30 – 15 h 30
Béatrice Joyeux-Prunel (ENS)
Cet atelier doit permettre aux participant de maîtriser des outils opensource de cartographie numérique – de l’analyse et l’utilisation de données spatiales (extraites par exemple de catalogues d’expositions) à leur visualisation selon différentes échelles, et leur publication.
Venir avec un ordinateur portable. Logiciels et plates-formes utilisés pendant la formation : QGis 2.18, tableurs (Calc / Excel / Google Spreadsheets etc.), Inkscape. Selon les projets des étudiants participants, nous pourrons utiliser les plateformes WordPress et Omeka du projet Artlas.
13 h 30 – 15 h 30
Élodie Vaudry
« Précolombien » : Constructions et appropriations entre l’Amérique latine et l’Europe, 1875-1945
Cette conférence traite, en premier lieu, de la réception et de l’instrumentalisation des arts précolombiens et indigènes sur la scène artistique française, puis de leur emploi comme éléments de propagande nationaliste en Amérique latine. Au travers de l’étude de la pérégrination sémantique, chronologique et plastique de ces motifs, il s’agira d’analyser leurs instrumentalisations comme ornements, outils de mémoire et signifiants politiques, servant autant la modernité plastique que les identités naissantes. Cette étude voudrait montrer les dynamiques communes entre l’Europe et l’Amérique latine et mettre en exergue l’hybridation diachronique et diasporique de la culture visuelle contemporaine.
Alice Bombardier
Les Biennales de Téhéran (1958-1966) : vers la reconnaissance de la Nouvelle peinture en Iran
Tandis que les pionniers de la Nouvelle peinture en Iran essuient procès et censure dans les années 1940, ce nouveau paradigme pictural est peu à peu reconnu par l’Etat iranien et officialisé à la fin des années 1950 : cela, à partir de la tenue des Biennales de Téhéran. Les cinq biennales qui se tiennent dans le pays entre 1958 et 1966 sont en effet dédiées à la Nouvelle peinture, dont elles constituent l’acte de reconnaissance officiel, même si elles donnent à voir aussi de la sculpture et du dessin. A la suite de ces expositions-compétitions, qui ont marqué la scène nationale et régionale (la cinquième biennale de Téhéran accueille des artistes turcs et pakistanais à Téhéran), la Nouvelle peinture devient l’une des vitrines du régime impérial de Mohammad-Reza Shah Pahlavi : elle est alors mise sur le devant de la scène lors de cérémonies officielles à portée internationale.
Nous reviendrons sur les premières expositions de peinture contemporaine en Iran qui ont amené la tenue de ces biennales, rappellerons le rôle déterminant de quelques passeurs et insisterons sur le déroulement de ces manifestations artistiques, ainsi que sur leur portée.
13 h 30 – 15 h 30
Léa Saint-Raymond
Cette séance sera l’occasion d’expérimenter de nouvelles méthodes pour l’étude formelle des œuvres. Comme l’avait mis en évidence Francis Haskell, les canons de l’histoire de l’art sont soumis à des normes, des caprices et des amnésies – même les maîtres anciens font l’objet de redécouvertes. L’analyse traditionnelle des œuvres d’art est donc toujours empreinte de la subjectivité du chercheur, ne serait-ce que par le choix de tel artiste plutôt qu’un autre pour une étude monographique.
Or, loin d’aveugler l’historien en réduisant la singularité des œuvres et des artistes, le détour par les statistiques, l’analyse de réseaux et la cartographie, permet de retrouver une certaine innocence du regard, sans a priori.
Cette séance permettra enfin de montrer que les méthodes quantitatives sont un instrument puissant pour analyser le discours même des commentateurs de l’époque et même celui des historiens de l’art eux-mêmes, à la suite des recherches de Jérôme Delaplanche.
Venir avec un ordinateur portable et s’assurer de disposer d’une connexion internet (comptes eduroam pour les extérieurs).
13 h 30 – 15 h 30
Béatrice Joyeux-Prunel (ENS)
Suite à la séance du 11 janvier 2018, cette séance poursuivra l’introduction aux méthodes numériques spatiales en traitant de la mise en valeur cartographique de la circulation international d’artistes femmes et de leurs œuvres aux 19e-20e s., à partir des données disponibles dans la base de catalogues d’expositions du projet Artlas.
Outils de la séance : QGis 2.18, logiciel open source de SIG ; logiciel de calcul (Calc / Excel / Google Spreadsheets etc.), éventuellement un logiciel de traitement d’images (Inkscape).
13 h 30 – 15 h 30
Attention : séance initialement prévue pour le 22 mars et déplacée au jeudi 29 mars. Elle se tiendra toujours à l’ENS, mais dans la salle ECLA (esc. A, 2e ét.)
Béatrice Joyeux-Prunel (ENS)
Cette séance vise à donner des méthodes concrètes pour gérer au mieux des corpus importants de sources en histoire de l’art, du corpus de textes au corpus d’images, en passant par les catalogues, de ventes ou d’expositions. On abordera la question de la TEI (encodage de texte) et des bases de données.
Les étudiants sont incités à venir avec leurs propres corpus (en parler au préalable avec Béatrice Joyeux-Prunel)
13 h 30 – 15 h 30
Alexandre Kazerouni
Les années 1960 sont une décennie cruciale pour le monde islamique contemporain, celle de son basculement généralisé, jusqu’à la culture, dans l’économie pétrolière. C’est à cette époque que remonte l’histoire des grandes plateformes de visibilité internationale par les arts au Moyen-Orient, bien avant l’inauguration d’un Louvre à Abou Dhabi. Quel est le lien avec la dérive autoritaire que théorise au même moment le modèle aujourd’hui bien connu de « l’État rentier » ? C’est cette question que cherchera à formuler cette présentation, en tentant d’y apporter quelques réponses à partir d’un objet particulier : les biennales.
13 h 30 – 15 h 30
La gestion de corpus importants – suite de l’atelier.
13 h 30 – 15 h 30
Adriana Ortega Orozco
Attention : les personnes extérieures à l’ENS doivent se pré-inscrire auprès de Béatrice Joyeux-Prunel
13 h 30 – 15 h 30
Hanna Alkema (AWARE) et Catherine Dossin (Purdue University)
En partenariat avec le projet Artl@s, AWARE vient de lancer WAS (Women Artists Shows·Salons·Societies), un programme de recherche sur les expositions collectives d’artistes femmes. L’ambition de ce projet est de constituer un catalogue descriptif et analytique de ces expositions, de la fin du xixe siècle à la fin du xxe siècle et d’entamer une réflexion sur leur histoire spécifique, à travers une étude de l’évolution des conditions sociales, culturelles et institutionnelles qui permirent ou rendirent nécessaire la tenue de telles expositions, une analyse des différents niveaux de médiations et d’agencements présents dans ce type d’expositions, ou encore un examen de leur fonctionnement symbolique et de leur réception critique.