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Eddy-Stéphane Modiagambela

Doctorant

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (ED 113)

École d’histoire de la Sorbonne – UFR09 (IHMC-IHRF)
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
17 rue de la Sorbonne, 75231 Paris Cedex 05

Thèse

Allocation de recherche : Lauréat de l’appel à projet de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage (FME), édition 2020.

Sujet de la thèse : La traite atlantique européo-africaine des esclaves au Gabon : une société africaine dans le monde atlantique de la fin du xviie au premier tiers du xixe siècle (1695-années 1830)

Directeur de thèse : Frédéric Régent

Date de première inscription : septembre 2019

Thématiques de recherche

  • Histoire atlantique de l’Afrique précoloniale
  • Histoire de la Révolution française et de l’Empire
  • Histoire de la traite et de l’esclavage colonial

Résumé de la thèse

Cette présentation a été publiée dans la lettre d’information de l’IHMC de juin 2022.

Hubert Deschamps écrivait en 1979 que « l’histoire de la traite au Gabon serait à faire ». Cette lacune n’a pas été vraiment comblée par les rares études successives qui ont abordé le sujet. Le projet de thèse d’Eddy Modiagambela porte sur le commerce de traite subsaharienne, entre la fin du xviie et le premier tiers du xixe siècle, sur les côtes de ce qui est de nos jours le Gabon. L’arc chronologique pertinent s’étend de la fin de la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697), qui s’inscrit dans un contexte de conflit transocéanique sur les enjeux du commerce colonial auquel se livrent de grandes compagnies européennes (notamment françaises, hollandaises et anglaises), à 1830, année de la dernière expédition française du Gabon (Pongo ou Gaba, Cap Lopez, Mayumba, Loango...) vers les Antilles.

La côte du Gabon fut, à l’époque moderne, parsemée de comptoirs par lesquels transitait « le bois d’ébène ». Détruire une de ces implantations revenant à désorganiser l’approvisionnement des caravanes de captifs multiethniques venues de l’intérieur du continent, une alliance géostratégique fut passée à la fin du xviie siècle entre le flibustier Étienne de Montauban (au service du roi Louis XIV) et le père du prince Thomas, roi du Cap Lopo Gonçalves. Durant tout le xviiie siècle et jusqu’en 1830, le « triangle atlantique français » – comme le nomme Christopher Miller – conduisit au débarquement de milliers de personnes sur les côtes américaines, malgré l’impact des Révolutions haïtienne et française (avec l’abolition de la traite et de l’esclavage en 1793 et 1794), et même du Congrès de Vienne (1815).

Pour sa thèse, Eddy Modiagambela entend combiner plusieurs niveaux d’analyse et s’inspire de différentes méthodes. Dans une démarche mêlant micro-histoire, histoire orale, globale, connectée, comparée et croisée, il explore les pratiques endogènes de la traite des esclaves, notamment les motifs d’asservissements. Il se nourrit aussi de l’anthropologie et des sciences apparentées pour tenter d’expliquer et de comprendre cette mise en esclavage à travers « les tensions internes, les contradictions mouvantes, les tendances à la fission et à la fusion des segments tribaux » (selon les termes d’Evans-Pritchard).

Cette étude se fonde sur un important corpus de documents d’archives (notamment des journaux de bord des marchands d’esclaves, des capitaines de navires...) et de relations de voyages inédites. En se concentrant sur la côte du Gabon précolonial – un des lieux majeurs de traite et d’escale de nombreux navires européens se dirigeant vers le sud dans le Golfe de Guinée (en Afrique centrale) –, il s’agit d’analyser, au sein d’une société africaine prise dans le monde atlantique, les mécanismes de contrôle social visant à fournir des « esclaves » locaux aux Indes occidentales. Une attention particulière est portée aux marges de manœuvres et au pouvoir de décision et de négociation des rois du Gabon au sein du système des relations internationales transatlantiques.

Publications

« Les barracons du cap Lopez au Gabon : espaces d’enferment des esclaves (1855-1865) », dans Hypothèses (à paraître en 2024).

Communications dans des journées d’étude 

« Les émotions de la vengeance durant la guerre servile au Surinam, en Guyane hollandaise (1721-1778) », Journée d’étude des doctorant·e·s de l’IHMC « Violence(s) modernes et contemporaines. Une tentative d’historisation », du 8 juin 2023, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

« Les barracons du cap Lopez au Gabon : espaces d’enferment des esclaves (1855-1865) », Rencontres de l’École doctorale d’histoire de Paris 1 sur « Le confinement à travers l’histoire », 18 mars 2023, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

« Relation de voyage du flibustier Étienne de Montauban (1650-1700) : des côtes africaines aux Antilles », Journée d’étude des doctorant·e·s de l’IHMC « Approcher les savoirs. Usage de la connaissance, de l’information et des sciences aux époques moderne et contemporaine », du 8 juin 2022, École normale supérieure – PSL.

Publié le 15 novembre 2019, mis a jour le vendredi 25 octobre 2024

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