Accueil > Le Laboratoire > Annuaire des membres > Doctorant·e·s > NAGASHIMA Mio
Doctorante
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (ED 113)
École d’histoire de la Sorbonne – UFR09 (IHMC-CRHM)
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
17 rue de la Sorbonne, 75231 Paris Cedex 05
Sujet de thèse : La frontière de la nation et de l’étranger : la petite guerre et les soldats au xviiie siècle
Directeur de thèse : Hervé Drévillon
Date de première inscription : septembre 2021
« La révolution française et les étrangers : la nationalité dans la société », Gakushuin Shigaku (33), 2020.
« Les étrangers et les droits de l’homme pendant la Révolution », Takao Nakano, Gen Kato (éd.), Histoire française en 55 chapitres, Akashi Shoten, 2020.
Cette présentation a été publiée dans la lettre d’information de l’IHMC de juin 2023.
Il est bien connu que les tactiques spéciales de l’armée régulière contre celle de l’ennemie, nommés « petite guerre », ont particulièrement été remarquées et théorisées en Europe depuis la guerre de succession d’Autriche. Dans ce contexte, la petite guerre a joué un rôle si important au cours du xviiie siècle que des écrivains militaires français ont insisté sur la nécessité de l’intégrer dans la doctrine des opérations et de nationaliser les troupes légères, qui avaient été traitées jusqu’alors comme irrégulières. Cette thèse porte sur ce traitement de la petite guerre et se focalise sur la période de la Révolution française.
D’après une majorité de chercheurs, les guerres révolutionnaires et napoléoniennes furent un tournant dans l’histoire de la petite guerre (ou guerre irrégulière). Selon eux, cette notion fut redéfinie selon qu’il s’agisse d’une « tactique spéciale » de l’armée régulière ou d’une « insurrection » des civils contre celle-ci. La troupe irrégulière pratiquant la petite guerre était alors associée à l’idée de « guerre populaire » et d’insurrection (comme illustré par la guerre de Vendée ou la guerre d’indépendance espagnole), tandis que la petite guerre comme tactique spéciale de l’armée régulière a été incorporée dans la grande guerre à mesure que les tirailleurs et les régiments de hussard ou chasseurs ont pris une place dominante dans les opérations militaires.
Cette thèse traite de ce changement et se concentre sur les questions concernant la nationalisation de la petite guerre comme tactique de l’armée régulière du xviiie siècle. En tant que telle, elle est bien traitée dans l’historiographie de l’Ancien Régime, avec notamment les travaux de Sandrine Picaud-Monnerat, et il s’agit ici d’en faire l’examen dans le contexte de la Révolution française et d’un processus de nationalisation qui n’est pas encore bien défini du point de vue sociétal et politique.
Sous l’ancien régime, les troupes légères ont très souvent été composées par des marginaux, tels que des émigrés orientaux, vagabonds, déserteurs étrangers ou habitants des régions où ont lieu les combat. Alors que la structure de ces troupes était improvisée, au moins au début de leur formation, la petite guerre a été considérée comme une occasion de présenter le génie et le courage des officiers. Durant la seconde moitié du xviiie siècle et pendant la Révolution, l’incorporation des troupes légères dans l’armée française est toutefois devenue un des sujets importants d’un point de vue militaire, mais aussi d’un point de vue politique et social : les questions concernant ses acteurs étaient d’autant plus significatives qu’elles s’inséraient dans le débat autour du soldat-citoyen.
Publié le 30 septembre 2021, mis a jour le vendredi 25 octobre 2024