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Doctorant
ENS – PSL (ED 540)
Università di Torino
ENS – PSL, IHMC
45 rue d’Ulm, 75005 Paris
Sujet de thèse : L’art de la mémoire en Europe occidentale au xviie et au xviiie siècle : techniques et usages
Directrices de thèse : Maria-Pia Donato (CNRS ; ENS Paris), Eleonora Belligni (Università di Torino) et Maria Alessandra Panzanelli Fratoni (Università di Torino)
Date de première inscription : septembre 2020
L’historiographie a souvent opposé le triomphe du livre imprimé à l’époque moderne et la moindre utilisation des compétences mnémotechniques aux xviie et xviiie siècles. Néanmoins, l’art de la mémoire ne connait pas de déclin brutal, mais plutôt un déclassement progressif comme technologie de gestion de l’information. Les contemporains adaptent les différentes techniques de mémorisation (créations de lieux et d’images mentales, memoria rerum et memoria verborum, loci alphabétiques ou corporels) à leurs besoins, et produisent des innovations durables (tel le code chiffres-sons).
Afin de mieux cerner le profil des utilisateurs des techniques de mémorisation ainsi que l’utilisation concrète de ces techniques, il convient de conjuguer une analyse prosopographique des professeurs de mnémotechnique et des auteurs de traités de mémorisation avec une analyse de sources secondaires (traités de rhétorique, de pédagogie, de prédication, etc.), ce qui permettra de mieux comprendre quelles furent les pratiques réelles de l’art de la mémoire. L’analyse de la circulation des traités de mémorisation dans la société sera réalisée grâce aux outils de l’histoire du livre : les ex-libris, marginalia, et autres aspects matériels des centaines d’exemplaires encore existant permettra de mieux cerner la réception des livres, de même que l’étude de leurs inclusions (ou de leurs absences) dans les catalogues de bibliothèques, de ventes de livres, ou encore dans les traités de bibliographie.
La circulation des traités et des techniques sera également analysée à l’échelle de l’Europe de l’Ouest, notamment en portant attention aux processus de traduction et de transcréation, que ceux-ci aient lieu entre une langue vernaculaire et le latin (et vice-versa), ou entre deux langues vernaculaires. L’utilisation de sources en différentes langues vernaculaires (anglais, français, espagnol, catalan, italien, portugais, allemand, hollandais) permettra de questionner l’existence de la spatialité des usages mnémoniques, c’est-à-dire l’existence de pratiques et de chronologies différentes selon les pays. La dimension multilingue du corpus permettra également d’analyser les stratégies sociolinguistiques des auteurs des traités de mémorisation.
Publié le 23 mars 2021, mis a jour le mercredi 23 novembre 2022