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Docteur
ENS – PSL (ED 540)
Université du Luxembourg (FLSHASE/C2DH)
Sujet de thèse : Entre les lignes : Flux, mobilités et réseaux de la main-d’oeuvre étrangère dans le bassin transfrontalier de la Minette durant l’entre-deux-guerres
Directeurs de thèse : Claire Zalc (ENS, ED 540) et Denis Scuto (université du Luxembourg)
Première inscription : 1er octobre 2018
Date de soutenance : 1er février 2024
Composition du jury :
Avec Machteld Venken, « Arrival declaration forms. A new gateway for mapping migration to Luxembourg », Frontiers in Human Dynamics, novembre 2022.
Cette présentation a été publiée dans la lettre d’information de l’IHMC d’avril 2022.
Cette recherche vise à explorer les trajectoires migratoires des étrangers enregistrés entre 1919 et 1939 dans plusieurs communes frontalières du sud du Luxembourg, pôle industriel tourné vers l’extraction et la transformation du minerai de fer, et qui fut marqué dès la fin du xixe siècle par un afflux très important de populations étrangères venues travailler dans une multitude d’établissements miniers et usiniers.
Ce terrain d’étude a pour caractéristique de s’inscrire dans un bassin transfrontalier couvrant une grande partie de la Lorraine, le sud du Luxembourg ainsi que la pointe sud-est de la Belgique, zone d’emploi et de vie interconnectée au sein de laquelle les travailleurs et leurs familles se sont tout particulièrement déplacés, sous le contrôle des différentes autorités nationales chargées de les enregistrer.
Les villes industrielles étudiées sont marquées, comme l’ensemble du bassin, par plusieurs types de flux d’étrangers provenant des zones frontalières, des états limitrophes mais aussi de pays plus éloignés (Europe du sud, centrale et de l’est). Au-delà de l’origine de ces flux, cet espace de travail révèle également des liens migratoires forts avec les grands bassins industriels des pays voisins (Allemagne, Belgique, France) ainsi que d’autres zones urbaines ou industrielles, qui vont alimenter en hommes le vaste marché du travail local, lequel profite en outre d’un trafic croissant de travailleurs frontaliers. L’étude des trajectoires migratoires se fonde ainsi sur trois niveaux d’analyse, aux échelles macro, meso et micro.
L’approche retenue s’inscrit dans le champ des border studies, des études transnationales et de la micro-histoire. Elle vise à explorer, sur la base d’un échantillon et dans une démarche prosopographique, les trajectoires de ces individus et groupes évoluant, en fonction des conjonctures, selon des modalités et à des rythmes différents.
Notre attention se concentre sur la compréhension des logiques institutionnelles et/ou familiales, des contingences et caractéristiques spécifiques qui ont amené ces personnes à se déplacer. Nous cherchons à déterminer, en particulier, dans quelle mesure et selon quelles modalités cet environnement frontalier a pu avoir un impact sur les trajectoires migratoires en fonction du contexte (économique, politique, administratif…), la frontière constituant, selon les circonstances, une opportunité ou un obstacle aux mobilités.
Cette étude repose sur l’analyse d’un corpus formé des déclarations d’arrivées des étrangers, type de formulaire de fichage renseigné par les autorités dès l’entrée d’un étranger dans l’une ou l’autre commune du pays. L’analyse des renseignements biographiques et le croisement des différentes données de localisation fournis par ces documents permettent de reconstituer les cheminements complets de ces femmes et hommes, révélant l’existence de « sentiers invisibles » (Paul-André Rosental).
Publié le 11 février 2019, mis a jour le vendredi 25 octobre 2024