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Du 26 au 29 juin 2017, Béatrice Joyeux-Prunel a participé aux quatre épisodes sur l’art face à 1917 de l’émission de France Culture « LSD, La série documentaire » (série de Perrine Kervran, réalisée par Gislaine David).
Présentation complète de la série sur le site de France Culture.
L’offensive du chemin de dames, l’entrée en guerre des Etats unis, le ballet « Parade », « Fountain » de Duchamp , Dada à Zurich, Verdun de Vallotton, les joueurs de carte de Fernand Leger, la révolution russe, Apollinaire et « Les mamelles de Tirésias », Diego Rivera abandonne le cubisme et assomme Pierre Reverdy dans une galerie parisienne…Tout ça et bien d’autres choses ont pris place en 1917 ; entre Paris, Zurich, la Champagne, New York, Moscou et Mexico. 1917 est une année folle, une de ses années prétexte qui permet d’ausculter le monde et la façon dont les évènements s’imbriquent les uns dans les autres.
Alors l’idée a été d’ausculter tout ça au travers du regard des artistes et de voir comment ils se sont soudain retrouvés combattants, souvent poussés par un patriotisme nationaliste. De voir aussi ce que la guerre a fait à la peinture et aux représentations. De prendre la mesure de ce que le dégout de la guerre, la jeunesse et un certain pacifisme ont pu produire comme colère et comme cynisme chez d’autres artistes pour aboutir à Dada ou aux « Ready made ». Et de constater, qu’en 1917, Paris est une ville qui continue à produire de la peinture, de la poésie et du spectacle, une ville où les avant-gardes se font toujours concurrence et où elles hantent Montparnasse ses cafés et ses ateliers au rythme des blessures, des permissions et des allers et retours.
Et puis c’est aussi l’envie de regarder plus loin, ailleurs et de voir comment certains artistes font le choix d’enfourcher la cause révolutionnaire pour mettre leur art au service de la révolution russe, mexicaine, allemande ou de l’éducation populaire…
Mais ce qui est sûr c’est que tout ça a ouvert la voie à l’art conceptuel, à la provocation, au surréalisme, à l’art engagé et paradoxalement aussi à un certain retour à l’ordre.
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Les artistes aussi ont fait l’expérience des tranchées et souvent ils se sont engagés avec enthousiasme : Cendrars, Léger, Dix, Beckmann, Apollinaire, Vaché, Tolkien, Zadkine, Braque ou Masson, qu’ils aient été ambulanciers, artilleurs, simples soldats, artistes camoufleurs ou infirmiers. Ils ont vu la mort de près, ont parfois été sévèrement blessés, ils ont mesuré le paroxysme de la violence associée à un armement qui tue en masse. Ils ont vu les corps disloqués, la peur et les hommes devenir fous, eux même parfois le sont devenus. Et chacun a réagi à sa façon, traduisant la violence dans leur art, ou choisissant de ne pas la représenter. Ils ont dessiné avec fièvre dès qu’ils le pouvaient ou ont posé leurs crayons le temps du conflit. Mais tous ont été changés et leur œuvres avec eux. Alors, après le conflit, ils ont fait le récit de cette expérience dans des textes sidérants et ils ont fait entrer la mécanisation du monde dans la peinture.
Avec Annette Becker, Ariane Coulondre, Philippe Dagen, Claire Garnier, Beatrice Joyeux Prunel, Claire Maingon, Laurent Mariot, Marie Pascale Prévost Bault, Sylvie Le Ray Burimi et Christophe Thomas
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Malgré la guerre, Paris et les autres capitales continuent à vivre : les peintres peignent, les poètes publient, les collectionneurs achètent, les galeries exposent, et les théâtres se remplissent. Les débats entre les cubistes qui prônent un cubisme français et les autres se durcissent, et les artistes font des allers retours entre le front et l’arrière. Et pendant ce temps-là les avant-gardes continuent, elles innovent et elles collaborent pour réinventer, entre autres, le ballet avec Diaghilev…Et en 1917, au mois de mai, sur la scène du Chatelet se joue Parade avec Picasso, Satie, Cocteau et Massine aux commandes, un court spectacle moqueur et grinçant qui va marquer son époque et faire passer l’avant-garde dans le grand public…
Avec Mathias Auclair, Annette Becker, Beatrice Joyeux Prunel, Alexandre Kotska, Claire Maingon et Emilia Philipot
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La première guerre mondiale a mobilisé les consciences et réveillé le nationalisme chez la plupart des gens. Mais il reste tout de même des pacifistes, des idéalistes et des artistes en colère qui ne tiennent pas à participer à la grande boucherie ni à accepter la marche du monde tel qu’il s’offre à l’époque…Alors certains vont vouloir faire éclater les cadres, et répondre à la mort par la provocation et l’ironie. Ils vont trouver refuge à Zurich pour certains et à New York pour d’autres, et de leur dégout radical émergera Dada et le Ready-made qui sèmeront les premiers cailloux du surréalisme à venir
Avec Adrian Notz, Isabelle Ewig, Georges Sebbag, Beatrice joyeux Prunel, Michel Gauthier et Philippe Dagen
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1917 c’est la fin de la révolution mexicaine et le début de la révolution russe, c’est aussi l’occasion pour les artistes de l’avant-garde de donner du sens à leur art et de sortir de l’horizon guerrier. Comment imaginer un monde nouveau et comment faire accéder le peuple à l’art, ce sont des questions que vont se poser certains artistes qui vont ensuite appliquer les réponses à Moscou ou à Mexico…Mais tout ça prend une autre perspective, quand on réalise que Diego Rivera, Siqueiros, Alfonso Reyes, Martin Luis Guzman, Larionov, Chagall, Marie Vassiliev, Lounartchaski , Trotsky, Lénine, Tatline et les autres se croisent à Paris et refont le monde dans les ateliers et les cafés qu’ils partagent à Montparnasse ou au cours de voyages en Italie…Tout ça prend une autre épaisseur quand on sait que Chtchoukine qui collectionnait l’avant-garde parisienne la plus pointue avait fait de son palais un musée ou se pressaient les futurs suprématistes et les futurs constructivistes.
Avec Anne Baldassari, Mélanie Bouteloup, Serge Faucheau , Ana Cecilia Hornedo-Marin, Beatrice Joyeux Prunel, Jean Claude Marcadé, Marija Podzorova et Alexandre Sumpf
Publié le 3 juillet 2017, mis a jour le vendredi 1er octobre 2021