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Chasse à l’homme / chasse aux animaux

Séminaire « Histoire mondiale des animaux »

Illustration du colloque (« Chasse à l'hippopotame », Rubens)

Mardi 10 décembre 2019
9 h 30 – 18 h

Salle A3-35
FMSH
54, be Raspail, Paris 6e

Entrée libre

Journée d’étude sous la direction de Mme Véronique Le Ru (Université de Reims), MM. Pierre Serna (IHRF-IHMC) et Malik Mellah (IHMC) dans le cadre du séminaire « Histoire mondiale des animaux ».

Soutenu par l’Institut Universitaire de France

Le passage par les domaines coloniaux et toutes les formes d’impérialisme qui ont marqué l’avènement de notre mondialisation actuelle depuis le xvie siècle s’avère une voie particulièrement stimulante et riche pour approcher notre relation aux animaux, dans leur permanence comme dans la complexité des enjeux. Cela est particulièrement vrai autour de la chasse qui constitue le thème abordé lors de la deuxième journée du séminaire Histoire mondiale des animaux.

« Le penchant pour la chasse ou la guerre est commun à l’homme avec les animaux ».
Encyclopédie méthodique. Histoire naturelle des animaux, 1782

« De l’évidence et la futilité les pratiques cynégétiques passèrent à une complexité sociale qui en fit un objet digne d’étude pour les chercheurs ».
Valentin Pelosse, « Les modes d’interprétation des pratiques cynégétiques modernes en France » L’Homme, n°18, 1988

Programme du colloque « Chasse à l’homme / Chasse aux animaux »

Programme

9 h 30 – Introduction

| Pierre Serna (IHRF-IHMC, Collège d’études mondiales-FMSH)
La chasse aux lions

| Jacques Leroy (professeur émérite à l’Université d’Orléans)
La protection juridique de l’animal chassé

La chasse renvoie à une réalité sociale mais aussi à un imaginaire écologique. C’est ce que nous apprennent les récits de chasse de la fin du xixe siècle et d’un premier xxe siècle riches de discours de justifications des impérialismes, des expansions coloniales et de hiérarchies politiques, sociales ou raciales. La domination violente du monde passe par des formes d’appropriation extrêmes mais aussi par des transformations écologiques et économiques.

10 h 20 – L’homme chassé
Que ce soit sous l’angle de la « guerre aux animaux » ou au prisme de la « guerre comme chasse », l’activité cynégétique sous toutes ses formes et à toutes les époques nous invite d’abord à réfléchir à des formes de continuité entre différents registres de la violence.

| Marie-Claude Charpentier (Université de Franche-Comté PRCE, Laboratoire Institut des Sciences et Techniques de l’Antiquité (ISTA))

| Christian Ingrao (Directeur de recherche au CNRS)

Modéré par Pierre Serna

Pause

11 h 20 – L’homme chasseur
La chasse ouvre sur la question de la gestion des hommes et des ressources, depuis une idéologie occidentale qui valorise la capacité à soumettre et à s’approprier la nature sauvage jusqu’à des pratiques d’encadrement ou d’exclusion des hommes. L’histoire des relations entre les populations européennes et l’environnement est un sujet important. Elle conduit à l’étude de politiques mais aussi d’attitudes et de pratiques tout à fait spécifiques. Les formes de confrontation entre différentes populations renvoient à l’idée de choc, humain ou environnemental, mais aussi à des notions de contrôle et de régulation.

| Laurent Bihl (Maître de Conférences Université Paris 1-Panthéon Sorbonne)

| Paul Bourrieau (docteur en histoire)

| Arnaud Exbalin (Maître de Conférences Université de Paris Ouest-Nanterre)

| Raphaël Devred (doctorant en histoire environnementale, Université Versailles-Saint-Quentin en Yvelines)

Modéré par Malik Mellah (IHMC)

Pause

14 h – Les impacts de la chasse, l’exemple de l’Afrique xixe-xxe siècles

L’étude de la chasse comme pratique politique pourrait nous aider à comprendre comment les acteurs politiques, à commencer par les États, imaginent ou se représentent le vivant comme une ressource à posséder, à s’approprier ou à faire disparaître selon des modalités propres aux sphères culturelles, aux époques ou aux circonstances politiques. Il s’ouvre donc un chantier pour une histoire environnementale beaucoup plus complexe que la seule histoire des prélèvements ou de la protection d’espaces ou d’espèces. L’histoire naturelle de Versailles ou la « guerre des forêts » anglaises du début du xviiie siècles nous racontent ainsi les processus de privatisation et de confiscation de la nature entrepris dès le Moyen Âge par les monarchies anglaises et françaises pour s’approprier cette ressource disputée que constitue le grand gibier. Cette appropriation change d’échelle avec les empires coloniaux. Dans les territoires sous domination coloniale, les liens entre inégalités sociales ou raciales et les dynamiques environnementales sont dès lors au centre des problèmes soulevées par la chasse.

| Lancelot Arzel (Docteur en histoire)

| Guillaume Blanc (Maître de conférences à l’université Rennes2)

Modéré par Violette Pouillard

16 h – Chasse et droit colonial
| Éric de Mari (Professeur d’histoire du droit. Université de Montpellier)

17 h – Conclusion et perspectives
| Peter Sahlins (Professeur d’histoire à l’Université de Californie à Berkeley)

Publié le 27 novembre 2019, mis a jour le vendredi 23 juin 2023

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