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Dans cette série de vidéos, Chloé Maurel, agrégée et docteure en histoire, spécialiste de l’ONU, présente l’action de l’ONU et de ses agences et réfléchit à son efficacité, à ses orientations et à la difficile mise en application de ses principes.
L’action de l’ONU pour l’environnement remonte à 1972 avec la création du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et la Convention de l’Unesco pour la protection du patrimoine culturel et naturel mondial. Aujourd’hui, l’ONU prépare un Pacte mondial pour l’environnement, que de nombreux scientifiques et citoyens appellent de leurs vœux. Ne faudrait-il pas créer aussi une véritable Organisation des Nations unies pour l’environnement, comme l’avait proposé la France dès les années 2000 ?
Souvent présentée comme inutile, bureaucratique et trop coûteuse, et critiquée pour sa fréquente paralysie (le général de Gaulle en 1960 la surnommait avec mépris « le machin »), l’ONU est en réalité indispensable : c’est la plus universelle et la plus démocratique des organisations internationales, et elle accomplit une action non négligeable de défense des droits de l’homme et d’aide humanitaire, et d’aide au développement. Pour la sortir de la paralysie, il faudrait réformer son fonctionnement et démocratiser son Conseil de sécurité (en l’élargissant et en suspendant le veto).
En 2016, l’ONU a adopté la Déclaration de New York pour les réfugiés et migrants, et en décembre 2018 doit être adopté à l’ONU le « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières ». Mais plusieurs pays ont d’ores et déjà dit ne pas vouloir l’adopter : les États-Unis, et plusieurs pays de l’Union européenne où l’extrême-droite est forte : Hongrie, Autriche, Pologne, Croatie, Bulgarie, République tchèque…
Il faudrait retrouver l’esprit de l’aide aux réfugiés qui avait présidé en 1921 à la création du passeport Nansen, qui donnait un titre de voyage aux réfugiés et apatrides issus des bouleversements de la Seconde Guerre mondiale, ou encore en 1947 à la création de l’Organisation internationale des réfugiés, agence temporaire de l’ONU qui s’est occupée de réinstaller dans le monde un million de réfugiés européens.
Il y a 70 ans, la Commission de l’ONU pour les droits de l’homme, où siégeaient notamment Eleanor Roosevelt et René Cassin, a préparé la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée par l’ONU. La préparation de ce texte a donné lieu à des débats et à des différences de conceptions entre les États représentés, notamment à des oppositions Est-Ouest, en cette période de guerre froide.
Le drame de l’effondrement du Rana Plaza en 2013 au Bangladesh a révélé les conditions de travail déplorables des ouvrières du textile travaillant pour des sous-traitants de grandes firmes du prêt-à-porter. Aujourd’hui, à l’initiative de la France, de l’Équateur et de l’Afrique du Sud, un traité est en préparation à l’ONU pour réglementer les agissements des firmes multinationales concernant les droits humains. Il s’agit de contraindre ces entreprises à respecter les droits du travail, les droits de l’homme dans leurs entreprises et chez leurs sous-traitants. L’enjeu est de convaincre l’Union européenne de signer ce texte.
La Déclaration universelle des droits de l’homme étant sans portée contraignante, l’ONU a adopté d’autres textes au fil des années pour rendre plus concrète son action pour les droits humains : par exemple, en 1965 la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, en 1980 la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes, ou en 1989 la Convention internationale sur les droits de l’enfant.
De plus, en 1993, l’ONU a créé le poste de Haut-Commissaire aux droits de l’homme. Quelle portée concrète ont eue ces actions ?
Pour approfondir le sujet, trois ouvrages de Chloé Maurel :
Histoire de l’Unesco – Les trente premières années 1945-1974, Éditions L’Harmattan, juillet 2010, 312 p.
Histoire des idées des Nations unies – L’ONU en 20 notions, Éditions L’Harmattan, juin 2015, 346 p.
Une brève histoire de l’ONU au fil de ses dirigeants, Éditions du Croquant, janvier 2017, 176 p.
Publié le 23 janvier 2019, mis a jour le mercredi 27 mai 2020
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