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Grégoire Binois (ED 113, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) a le plaisir de vous inviter à la soutenance de sa thèse intitulée « Les cartes en mains : le travail des topographes et la construction de la géographie militaire dans la France du xviiie siècle », réalisée sous la direction d’Hervé Drévillon (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et d’Isabelle Laboulais (Université de Strasbourg).
Elle se déroulera le vendredi 12 janvier 2024, à 9 h, en salle Duroselle de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (17 rue de la Sorbonne, Paris 5e).
Elle sera présentée devant un jury composé de :
Pour des raisons d’organisation, merci de lui faire part de votre présence au plus vite en écrivant à gregoire.binois@laposte.net avant le lundi 8 janvier.
La possibilité de suivre la soutenance en visioconférence est également en cours de préparation. Si vous souhaitez recevoir un lien de connexion, n’hésitez pas à le lui signaler.
Cette thèse porte sur la géographie militaire en France au XVIIIe siècle. Alors que la discipline est traditionnellement présentée comme une affaire d’ingénieurs, mon enquête déconstruit cette vision en s’appuyant d’abord sur une étude quantitative des productions géographiques. Cette démarche me permet d’insérer les ingénieurs dans le monde des topographes aux armées et de montrer comment, au sein de ce champ de savoirs, la domination des ingénieurs s’est imposée grâce à leur position institutionnelle privilégiée. Les ingénieurs sont en outre parvenus à exercer une domination symbolique sur le champ en devenant les principaux artisans de sa rationalisation. Fers de lance de l’adaptation des procédés techniques aux nouveaux enjeux de l’art militaire, ils se sont arrogé un rôle clef dans l’élaboration d’une science de la guerre, en plaçant l’analyse du terrain au fondement des savoirs d’État-Major. Étudier une activité professionnelle avant qu’elle ne devienne une discipline normée et pratiquée par des individus patentés constitue la principale avancée de cette enquête qui, au-delà du cas des ingénieurs militaires, pointe les limites des études menées par corps de métier. En déjouant les biais historiographiques qui ont longtemps prévalu dans les travaux consacrés à la géographie militaire, cette enquête questionne l’emprise des institutions sur l’écriture des savoirs et adopte une approche pragmatique centrée sur les archives et les conditions de leur production.
Publié le 22 décembre 2023, mis a jour le lundi 8 janvier 2024